Où placer son argent en dehors des banques ? Les options à connaître en 2026

Entre la baisse progressive des taux des livrets bancaires, une inflation encore présente et la volonté de reprendre la main sur son épargne, beaucoup de Français se demandent où placer leur argent en dehors des banques en 2026. Sortir des livrets classiques ne veut pas dire tout risquer en Bourse ou en cryptomonnaies : il existe aujourd’hui de nombreuses solutions hors des circuits bancaires traditionnels. L’objectif n’est pas de quitter totalement les banques, mais d’équilibrer son épargne entre sécurité, rendement et diversification. Tour d’horizon des principales pistes pour diversifier son patrimoine.

Pourquoi chercher des alternatives aux banques en 2026 ?

En 2024, le rendement moyen des supports en euros des assurances-vie s’est établi autour de 2,6 %, tandis que le taux du Livret A a été ramené à 2,4 % début 2025. Résultat, si ces placements restent utiles pour l’épargne de précaution, ils peinent à battre l’inflation sur le long terme. C’est pour cette raison qu’une diversification progressive peut aider à protéger le pouvoir d’achat de son épargne.

Certains supports offrent :

  • des rendements potentiellement plus élevés (SCPI, crowdfunding immobilier, actions, private equity) ;
  • la possibilité d’investir dans l’économie réelle (immobilier, entreprises non cotées, projets locaux) ;
  • ou encore de donner du sens à son épargne, via l’ISR ou le financement de projets durables.

> L’assurance-vie en ligne : le socle hors banque

L’assurance-vie reste le placement préféré des Français, avec plus de 2 000 milliards d’euros d’encours début 2025. Mais elle n’est pas réservée aux réseaux bancaires, de nombreux contrats sont proposés directement par des assureurs ou des courtiers en ligne, souvent avec :

  • des frais plus bas ;
  • un large choix de supports (fonds euros, ETF, SCPI, fonds thématiques, private equity…) ;
  • une gestion pilotée pour ceux qui ne veulent pas s’occuper de tout.

Concrètement, une assurance-vie en ligne permet de sécuriser une partie de son capital via le fonds en euros, dont le rendement moyen tournait autour de 2,5–2,6 % en 2024 ; de dynamiser le reste avec des unités de compte (actions, immobilier, obligations, etc.) et de profiter d’une fiscalité adoucie après 8 ans et d’avantages en cas de transmission.

> L’immobilier sans passer par sa banque : SCPI et crowdfunding

a) SCPI : la « pierre-papier » clé en main

Les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) permettent d’acheter des parts d’un grand portefeuille de biens (bureaux, commerces, santé, logistique…), géré par une société spécialisée. Cela permet d’obtenir un revenu potentiel régulier (loyers distribués sous forme de dividendes), une mutualisation du risque sur de nombreux biens et la gestion est totalement déléguée.

En 2024, le rendement moyen des SCPI s’est situé autour de 4,7 %, même si certaines font mieux et d’autres moins bien. Toutefois, il faut rester vigilant, le capital n’est pas garanti, les frais d’entrée sont parfois élevés et frais de placement sont à envisager sur 8-10 ans.

b) Crowdfunding immobilier : rendement élevé, durée courte

Le crowdfunding immobilier permet de prêter de l’argent à des promoteurs pour financer des programmes (construction, rénovation, promotion). Le ticket d’entrée est souvent autour de 1 000 € par projet. En 2024, le rendement interne moyen s’est établi autour de 10-11 %, pour des durées d’investissement de 12 à 36 mois.

En contrepartie, le risque de perte existe en cas de retard, difficulté ou faillite du promoteur. C’est donc un placement à réserver à une petite partie de son patrimoine, en diversifiant sur plusieurs projets et plateformes.

> Métaux précieux et autres « valeurs refuge »

L’or physique (lingots, pièces) reste un classique pour ceux qui souhaitent mettre une fraction de leur patrimoine à l’abri des crises financières.

Ses points forts :

  • actif tangible, stockable hors du système bancaire ;
  • rôle de valeur refuge en période de tensions économiques ou géopolitiques.

Mais là encore, tout n’est pas rose puisqu’il ne permet pas de revenus (pas d’intérêts, pas de loyers), il existe des frais de garde ou d’assurance possibles et une fiscalité spécifique à la revente. D’autres investissements « passion » existent : vin, montres, voitures de collection, art… Ils peuvent être rentables, mais demandent souvent une forte expertise et restent peu liquides. À envisager seulement si l’on connaît vraiment le secteur.

> Placements plus dynamiques : actions, private equity, cryptos

a) Actions et ETF : investir dans les entreprises

Investir en actions (directement ou via des ETF) permet de financer les entreprises et de profiter potentiellement de leur croissance.

On peut passer par un PEA, fiscalement intéressant au-delà de 5 ans de détention, un compte-titres ordinaire, plus souple, mais sans avantage fiscal particulier, ou une assurance-vie en unités de compte, qui permet de loger des fonds actions ou des ETF.

C’est un placement de long terme, avec des hauts et des bas parfois marqués. Il faut accepter de voir la valeur de son portefeuille varier. L’horizon conseillé pour les actions est d’au moins 5 ans, idéalement 8 à 10 ans.

b) Private equity : l’économie réelle, mais illiquide

Le private equity (capital-investissement) consiste à investir dans des entreprises non cotées (PME en croissance, ETI, projets innovants). Cela permet un soutien direct à l’économie réelle et un rendement cible potentiellement plus élevé que les marchés cotés. Néanmoins, en contrepartie, l’horizon d’investissement est long (8-10 ans), le capital totalement bloqué pendant plusieurs années et le risque de perte plus important. De plus, les tickets d’entrée peuvent être élevés et les modalités de sortie encadrées, c’est un placement à envisager seulement après avoir construit une épargne solide et liquide.

c) Crypto-actifs : à manier avec prudence

Les cryptomonnaies (Bitcoin, Ethereum…) offrent une sortie radicale du monde bancaire classique et ont connu des phases de forte hausse ces dernières années. Mais leur volatilité est extrême et les risques (techniques, réglementaires, de marché) sont très élevés. 

Pour un épargnant classique, elles doivent rester, au mieux, une toute petite poche spéculative, et seulement si l’on comprend vraiment ce dans quoi on investit. 

Références 


Articles similaires

Le colbertisme et l’apparition d’une structure économique nationale

Naissance du colbertisme : les reformes économiques et sociales de Jean-Baptiste Colbert sous Louis XIV entre 1665 et 1683.

De la Compagnie générale des eaux à Veolia : entre révolution sanitaire, mondialisation et privatisation

Au milieu du XIXe siècle, la France de Napoléon III entame de nombreuses modernisations, notamment une modernisation sanitaire. Par-delà les changements de noms, cette initiative impériale lors de cette « révolution sanitaire » offrira une histoire plus vaste : développement industriel, groupe multiservices et une bascule vers la mondialisation.   Une entreprise née

Défiscalisation post-Pinel : panorama des alternatives pour la réduction d’impôt 2025-2026

La fin du dispositif Pinel au 31 décembre 2024 clôt une décennie de défiscalisation axée sur le logement neuf en zones tendues. Ce cadre, qui avait soutenu la construction et offert une réduction d’impôt proportionnelle à la durée de location, laisse désormais un vide que les ménages doivent combler. En